PMSI MCO

Repérage des séjours d’insuffisance cardiaque aiguë

Santé Publique France a publié en mars 2025 une étude épidémiologique de l’insuffisance cardiaque (IC) aiguë en France en 2022 (citation et lien en Source), qui concernait alors 181 178 adultes hospitalisés. Nous y renvoyons les professionnels intéressés par ses résultats (prévalence, morbidité, impact de la fibrillation atriale, …).

Dans l’optique du blog, ce que va nous intéresser ici et auquel nous donnons écho, est la méthode utilisée pour identifier les patients hospitalisés pour une IC aiguë au sein de la base du SNDS, via des critères essentiellement PMSI.

Les hospitalisations d’au moins 1 nuitée pour IC aiguë sont identifiées selon 2 approches :

1| Codage CIM I50 (insuffisance cardiaque), I110 (cardiopathie hypertensive avec IC), I130 (cardionéphropathie hypertensive avec IC), I132 (cardionéphropathie hypertensive avec IC et insuffisance rénale) en position DP (Diagnostic Principal) ou DR (Diagnostic Relié) dans au moins un RUM du séjour

2| Codage d’un œdème aigu du poumon (J81), d’une cardiopathie hypertensive non précisée (I139), ou d’une congestion passive chronique du foie (K761) en position DP dans au moins un RUM du séjour si codage d’IC en clair (I50, I110, I130, I132) présent dans les DAS (diagnostics associés). 

Relevons (de manière non exhaustive) quelques angles d’analyse :

# repérage des séjours avec passage en USIC ou en REA

# repérage d’une ExtraCorporeal Membrane Oxygenation (ECMO) via codage CCAM (EQLA002, …)

# recherche d’un antécédent de cardiopathie ischémique, via un codage CIM I20 à I25 (indépendamment de la position de codage), ou par une affection longue durée (ALD) pour ce motif

# recherche de la mise en place d’un traitement de resynchronisation via l’implantation d’un stimulateur cardiaque multi-sites (codes CCAM DELF001, DELF012, DELF015, DELF901, DELF902, DELF904, DELF905), ou l’implantation d’un défibrillateur (codes CCAM DELF014, DELA004, DELF013, DELF016, DELF020, DELF086, DELF900)

Source : Gabet A, Blacher J, Pousset F, Grave C, Lailler G, Tuppin P, et al. Épidémiologie de l’insuffisance cardiaque en France. Bull Épidémiol Hebd. 2025;(HS):39-50

L’IA pour les DIM en dehors du codage

Nous relayons une présentation du Dr Isabelle AMINOT, médecin DIM, données le 16 octobre 2025 lors de la Journée Annuelle 2025 du CRAIM (Collège Rhône-Alpes Auvergne de l’Information Médicale) sur un sujet original et novateur : les usages de l’IA pour les DIM, en dehors de l’automatisation du codage (lien en Source)

Depuis 2 ou 3 ans, nous assistons tous l’arrivée de nombreuses solutions d’automatisation du codage via l’IA, pour lesquelles il reste difficile à ce jour de distinguer réelle efficacité ou productivité et discours commerciaux. C’est le sujet évident auquel on pense spontanément quand on évoque l’IA pour le PMSI.

Mais, comme souvent avec l’apparition de technologies de rupture comme le sont indiscutablement les LLMs, les usages concrets et les véritables bénéfices se révèlent parfois ailleurs que dans les applications initialement envisgées.

Après un utile et didactique rappel des définitions à connaître concernant l’IA, la présentation décrit ainsi des cas d’usage concrets de DIM (hors automatisation du codage donc), avec des exemples : 

# Reformulation de textes d’analyse

# Recherche de références et d’information
L’IA propose une synthèse, là où un Google ne va proposer qu’une liste de liens.

# Le commentaire automatisé de tableaux de bord ou de casemix
On prompte par exemple un tableau d’évolution d’activité sur plusieurs années avec plusieurs variables (file active, DMS, taux d’occupation, nombre de séjours, nombre de journées, …) et l’IA va proposer un commentaire factuel des évolutions constatables dans le tableau avec des phrases comme « Progression régulière du nombre de journées (+30% en 3 ans) »

# La production de « petits » graphiques à partir des données d’un tableau

Nous ajouterons un autre cas d’usage que pratiquent, à raison, des médecins DIM utilisateurs de PMSISoft : la génération d’instruction REGEX pour explorer des data PMSI à partir de chaînes de codes (exemple : la chaînes des codes CIM-10 dédoublonnés d’un séjour).

Au-delà des cas basiques, construire une instruction REGEX est complexe, long et sans grand intérêt intrinsèque : demander à l’IA de produire l’instruction REGEX permet d’obtenir une réponse immédiate et sure et libère du temps et de l’espace mental pour le DIM pour explorer plus finement les data PMSI.

Ainsi le prompt suivant dans Claude.ai « Comment en REGEX savoir si au moins un code commençant avec 3 characters compris entre U82 et U85 existe dans une chaîne de caractères de code avec le séparateur _ ?
Exemple avec la chaîne « C988_A239_U821_X98+6 » est retenue car « U821″ est un code compris entre U82 et U85 »
donnera la réponse « (^|_)U8[2-5] » qu’il suffit alors de copier/coller dans PMSISoft ou Notepad++ pour obtenir les séjours avec au moins codage CIM compris entre U82 et U85 (donc avec un code de résistance médicamenteuse).

Source : L’IA …. et moi (Présentation JA CRAIM 16 octobre 2025 – Dr Isabelle AMINOT)

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Dénombrement des diagnostics CIM-10 de la base nationale MCO 2024

L’ATIH a publié fin septembre une mise à jour de la base nationale MCO a cet été un certain nombre de fichiers d’information issus du dénombrement de la base nationale MCO 2024 (lien).

Les informations sont issues de la base des RSA 2024 après retraitement (exclusion des séjours groupés en erreurs, cache des effectifs < 11 représentants) et concernent de nombreux sujets : GHM, GHS, les modes Entrée-Sortie, les actes CCAM, etc….

Nous nous intéressons ici à la base de codage des diagnostics CIM-10 en 2024 dans la base nationale MCO, indépendamment de la position de codage (DP, DR, DAS).

Cette base de diagnostics CIM-10 comprend les codes CIM-10 codés au moins 11 fois nationalement avec le nombre de séjours ou de séances concernés pour chaque code CIM-10. Cela signifie donc qu’un même séjour sera compté autant de fois qu’il comporte de codages CIM-10 différents.

A partir de cette base, nous avons produit un premier Excel enrichi en : 

# partant de la base des codes CIM-10 autorisés au codage en MCO : le fait pour un code CIM-10 d’être dénombré (donc codé au moins 1 fois nationalement en 2024) est topé par une variable logique is_denombrement 

# transcrivant les mentions [1-10] par un espace vide (plus facile à filtrer)

# rapatriant les libelles CIM-10

# rapatriant les niveaux CMA MCO (version 2024) pour les codages CIM-10 concernés

Sur les 40 409 codes CIM-10 autorisés au codage en MCO, 20 884 sont dénombrés (51,68 %) dont 13 420 dénombrés plus de 10 fois dans l’année

Téléchargement du fichierdenombrement_mco_diagnostic_2024 (fichier xlsx)  

Et un second Excel dédié au dénombrement des CMA MCO codés nationalement en 2024 avec :

# les 100 premiers CMA MCO en nombre de séjours

# le libellé CIM-10 des CMA MCO

# le niveau de sévérité de chaque CMA MC0

Téléchargement du fichierdenombrement_mco_diagnostic_2024 (fichier xlsx)

Ce travail a été réalisé en R à partir des référentiels « denombrement_mco_diagnostic », « cim » et « cma_mco » du package de données PMSI refpmsi

Source : Contenu des bases PMSI MCO 2024 (ATIH)

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Repérage des séjours d’Accidents Vasculaires Cérébraux

Santé Publique France a publié dans un récent Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH – No hors-serie mars 2025) une étude intitulée « Épidémiologie des accidents vasculaires cérébraux en France » (lien en Source), en s’appuyant sur la base nationale MCO de 2022.

Pour identifier les patients hospitalisés pour AVC, l’étude définit, de manière transparente, les critères d’inclusion des patients dans l’étude, basés sur le codage PMSI MCO

Il nous a paru intéressant de relayer auprès des DIM ces derniers, fruits du travail et de la réflexion d’une équipe reconnue d’épidémiologistes.

Critères :

# Patients âgés de plus de 18 ans

# Exclusion des séances et des séjours ambulatoires (0 nuitée) ne se terminant pas par un décès

# Présence d’au moins un code CIM-10 I60 (HSA), I61 (HIC), I62 (autres hémorragies intracrâniennes non traumatiques), I63 (AVC ischémique) ou I64 (AVC non précisé comme étant hémorragique ou un AVC ischémique), en position de codage DP ou DR dans au moins 1 RUM des séjours

OU

# Présence d’un acte CCAM EAJF341 Évacuation de thrombus d’artère intracrânienne par voie artérielle transcutanée, lors d’un séjour

# Les AVC ischémiques, comme sous-ensemble des AVC, sont repérés via un codage CIM-10 I63 ou I64 en position DP-DR OU le codage CCAM EAJF341

# Les AVC hémorragiques, comme sous-ensemble des AVC, sont repérés via un codage CIM-10 I60, I61 ou I62 en position DP-DR

Nous renvoyons à l’étude, en particulier à son paragraphe Méthode, pour des critères PMSI MCO supplémentaires d’identification de symptômes liés aux AVC et d’autres informations intéressantes pour comparer votre établissement sur cette prise en charge (exemple : la répartition des modes d’entrée et de sorties pour les AVC ischémiques et les AVC hémorragiques – voir page 8)

Pour information, il y a eu 122 422 patients âgés de plus de 18 ans hospitalisés pour un AVC en 2022

Ces requêtes peuvent être codées et exécutées dans PMSISoft MCO (écran Base des séjours via les variables de classification CMD – pour l’exclusion des séances – et des variables de filtrages age, duree_sejour, mode_sortie_sejour, dp_sejour, ccam_sejour).

Source : ÉPIDÉMIOLOGIE DES ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX EN FRANCE (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire – N° Hors-série – 4 mars 2025)

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Priorités nationales de contrôles T2A MCO pour la campagne 2025

L’instruction DGOS relative aux priorités nationales de contrôles externes de la tarification à l’activité pour la campagne 2025 portant sur l’activité 2024 a été publiée le 14 octobre 2025

Cette campagne qui démarre donc en 2025 se poursuivra en 2026 : elle marque un retour à la quasi-normale des pratiques de contrôles T2A après la crise sanitaire du COVID-19, en particulier avec l’application de sanctions.

Le périmètre des contrôles

# Les établissements financés en 2024 par le dispositif de sécurisation modulée à l’activité sont exclus des contrôles

# Seuls les séjours en hospitalisation complète et les séjours sans nuitée de chirurgie et d’interventionnel sont concernés par les contrôles.
Les séjours sans nuitée de médecine (racines en M et en Z) ne feront pas l’objet de contrôle pour cette campagne 2025.

# Les suppléments (réanimation, soins intensifs, surveillance continue, ..) ne sont pas ciblés spécifiquement mais seront contrôlés pour les séjours sélectionnés ayant des suppléments.

5 priorités nationales

1 – Les activités non prises en charge par l’Assurance maladie ou ne relevant pas d’une facturation T2A

A savoir : les essais cliniques, notamment de phase I, sur le risque maladie et les interventions dites « de confort » pour les actes mentionnés comme non remboursables à la CCAM, et plus particulièrement les actes d’implantologie et de chirurgie réfractive.

2 – Le codage du diagnostic principal ou de certains actes CCAM classants

Le contrôle du codage des diagnostics principaux (DP) ou des actes classants ayant pour effet de classer le séjour dans un groupe homogène de séjours (GHS) mieux valorisé que celui dans lequel le séjour aurait été classé en l’absence de codage de ce DP ou de cet acte classant

3 –  Le codage des comorbidités

Contrôle du respect des règles de codage des CMA qui sont des DAS pris en charge à titre diagnostique ou thérapeutique et qui majorent l’effort de prise en charge d’une autre affection.

4 – Les séjours dits « contigus »

Rappel : « Les séjours contigus désignent des hospitalisations successives réalisées pour un même patient au sein d’une même entité juridique et avec un même FINESS géographique, dont la date d’entrée est égale à la date de sortie de l’hospitalisation précédente« .

Le contrôle portera sur le respect de la règle du guide méthodologique du PMSI MCO relative à ces séjours contigus : « Dans le cas d’un patient sorti puis réadmis le même jour calendaire, le séjour précédant la sortie et celui suivant la réadmission sont considérés comme un seul séjour, donnant lieu à la
production d’un RSS unique. En conséquence :
• si les deux parties du séjour se sont déroulées dans deux unités médicales différentes, le même numéro de RSS est attribué aux deux RUM produits ;
• si l’unité médicale de réadmission est la même que celle de sortie, il est produit un RUM unique, comme s’il n’y avait pas eu de sortie »

5 – Les prestations inter-établissements

Rappel : « Les transferts d’une durée inférieure à 2 jours (soit une nuitée au maximum) sont considérés comme des prestations inter-établissements, lorsqu’ils ont lieu entre deux établissements relevant du même champ d’activité (transferts intra-MCO, intra-SSR ou intra-psychiatrie)« 

La priorité nationale est de contrôler les séjours facturés à l’Assurance maladie par les établissements prestataires (établissements B) dans le cadre d’une prestation inter-établissements, hors quelques exceptions très spécifiques (voir l’instruction en Source).

Source :
Instruction n° DGOS/FIP1/DSS/1A/2025/141 du 14 octobre 2025 relative aux priorités nationales de contrôles externes de la tarification à l’activité pour la campagne 2025 portant sur l’activité 2024

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